ROUDOUALLEC....
Jean-Yves Herviou et le brochet, son compère....
"Ma commère la carpe y faisait mille tours
Avec le brochet, son compère...."
Jean de La Fontaine.
Ici, ce n'est point du poète Jean dont il s'agit, quoi que.... Notre ami spézettois bien connu et bien apprécié à Roudouallec Jean-Yves Herviou dit Gamelle par ses intimes copains, s'en est allé gaillardement taquiner le goujon le jour de Noël à l'écluse de Boudrac'h, non sans avoir vérifié au préalable qu'il avait bien emporté dans sa sacoche de pêcheur en eau douce sa fameuse et excitante cuillère à pompon rouge.
Bien positionné à son endroit favori, le pêcheur au bord de l'eau (comme le chantait Bourvil....) lance son crin hameçonné dans le canal, et attend.... Oh, l'ami Jean-Yves n'attendra pas bien longtemps, car son bouchon flotteur s'est brusquement enfoncé dans l'eau, mais vraiment enfoncé ! Aussitôt, notre pêcheur étonné bande les muscles de ses bras et de son torse, roule et enroule son superbe moulinet, remet ça.... puis finit tant bien que mal par sortir du canal napoléonnien ce superbe brochet bien en chair, mesurant quelques 74 centimètres, pas moins!
Jean-Yves a réussi quelques photos de sa belle prise, l'a introduite dans son panier de pêche puis a ramené tout ça à la maison, où un succulent repas de poisson a donné satisfaction et entrain à toute la tablée.
Amie-de-Kerlaviou, Médaillée au Salon de l'Agriculture....
Pratiquement "en direct" du Salon de l'Agriculture, où la superbe jument de notre ami spézettois Christian Jaouen, que l'on voit très souvent ici, au Trépas, sa jument prénommée Amie-de-Kerlaviou, vient d'obtenir tout de même et ce n'est pas rien la Médaille d'Argent dans sa catégorie!!!
Amie-de-Kerlaviou pèse 950 kilos! C'est une belle alezane de 3 ans. Et c'est la première fois que Christian présente un animal au Salon de l'Agriculture. C'est donc la "consécration" pour lui!
Amie-de-Kerlaviou fait HONNEUR au Centre-Bretagne....
La jument de notre ami spézettois Christian Jaouen fait belle figure devant les "officiels" du Salon de l'Agriculture" de Paris, qui ferme ses portes ce dimanche. C'est grâce à la gentillesse de notre "pratiquement compatriote" Dominique Foret, dont la maison secondaire se trouve rue de kastel dour, qui travaille dans la région parisienne, et surtout qui est l'un des petits-fils de notre très regrettée compatriote Phine Poulichet, que nous avons eu si rapidement des photos de la belle jument venant de taper dans l'oeil des membres du jury! Encore une fois, un très sincère bravo à Christian Jaouen pour sa 2ème place au concours. Amie-de-Kerlaviou est une hacquenée "de qualité", qui fait honneur aux éleveurs bretons.
décembre 1934 à spézet....
Quelqu'un avait dit au journaliste:
"Lorsque vous passerez à Spézet, allez donc interroger Boudehen, l'ermite de la Montagne Noire!"
Le journaliste a traversé le bourg de Spézet, sans l'avoir vu. Pourtant, il avait bien regardé partout, dans les moindres coins et recoins.... Mais non, Boudehen n'était pas là!.... Boudehen était à se promener quelque part sur les bords de l'Aulne, non loin des écluses. Mais le journaliste n'a pas voulu déranger Boudehen et en voici la raison: un autre journaliste, de Paris s'il vous plait, était allé le visiter naguère, et alors Boudehen lui avait dit ce qu'il avait bien voulu:
"Vous voulez me photographier? avait-il conclu à la fin de la conversation. Eh bien allez-y, si ça peut vous faire plaisir!"
Durant la belle saison, Boudehen avait bien sûr passé de nombreuses nuits muni d'un casse-croûte au fond de huttes qu'il construisait lui-même dans la Montagne Noire parce que Boudehen, c'est un taciturne et un indépendant surtout. C'est cela qui a donné naissance à cette légende. Ici, il s'avère nécessaire de clarifier les choses.
Boudehen est un pensionné de la guerre de 1914 - 1918. Sa femme et ses enfants habitent à peu de distance de Spézet, s'occupent et font valoir une petite ferme. L'ancien "poilu" possédait jadis des champs et des pommiers. Mais comme il lui était impossible de recueillir ses pommes parce que les maraudeurs ne lui en laissaient pas le temps, le bonhomme Boudehen a tout laissé là!!!!
"Ce n'est pas la peine que mon travail serve aux autres!" déclarait-il à qui voulait bien l'entendre....
Boudehen était donc allé à la pêche. Comme c'était un homme habile, il avait pêché bon nombre de poissons. Devait-il les vendre? Oh, pas du tout!
"Que ceux qui en veulent, fassent comme moi!" déclarait-il à la cantonnade. C'était sans réplique.Les becs se trouvaient ainsi cloués.
Le soir venu, Il couchait pratiquement n'importe où. Pendant quelque temps, il avait jeté son dévolu le long de la ligne de chemin de fer, sur une cabane servant de refuge aux ouvriers de la voie ferrée. Boudehen avait fabriqué un lit d'ajoncs et de genêts. Mais la Compagnie des Trains l'avait su bien rapidement, et mandata quatre hommes barraqués pour lui dire d'aller dormir ailleurs. Boudehen obtempéra sans broncher parce qu'ils étaient quatre et que lui était tout seul.
Alors voilà.... Ce sont toutes ces étrangetés qui ont pu faire croire que ce brave homme avait tout abandonné pour vivre en anachorète (personne menant une vie retirée). Mais tous ses voisins pensaient que par les nuits de tempête, Boudehen rentrait le soir tombé tout prosaïquement coucher chez lui.
Il n'y avait donc pas d'ermite dans les Montagnes Noires. Et cela était sans doute bien dommage.
texte intégral >>>>1934, un sauvage dans les Montagnes Noires à Spézet ? (1)
première partie
J'ai entendu, pour la première fois, parler de lui dans le bureau de Poste d'un petit village breton, à Cléden-Poher: la buraliste qui est en même temps l'épicière et la pharmacienne, me faisait attendre pour prendre mon télégramme. Elle parlait avec le bureau d'un village voisin quand, entre quelques propos, j'entendis:
"quoi? enfumé?....qui l'a enfumé?.... pas possible, il s'est défendu?.... est-ce dangereux?.... à la main? Il a donc défendu son trou! Mais où a-t-il filé?"
Il s'agissait d'un être bizarre, qui vivait en sauvage dans une région voisine et inculte. On venait d'essayer de le déloger de sa tannière.
Quelques jours plus tard, je revins dans la région. Abandonnant la route nationale 169 qui va de Rennes à la Pointe de Pen-Hir, j'en pris une plus petite qui longe les Montagnes Noires. Un poteau en bois vermoulu indiquait: Spézet 8 kilomètres. Bifurcation!....
Ce fut une véritable chasse à l'homme qui a commencé dans la mairie du patelin, à Spézet. L'adjoint au Maire me mit au courant. Pierre Boudehen était cultivateur avant la guerre de 14/18, vivant tranquille dans une petite ferme avec sa femme et ses trois enfants. Il était très dévot et mystique. Il fit la guerre, en revint: on constata chez lui un étrange changement. Il quitta maison et famille pour commencer à courir le long des berges.
Il fuyait tout le monde, même les siens. De temps en temps, il échangeait quelques paroles avec un berger ou un pêcheur. La malignité publique et la curiosité avaient mis quelques personnes sur ses traces et on avait à plusieurs reprises saccagé son abri.
J'ai consulté les registres de l'état-civil. J'ai vu la dernière liste sur laquelle son nom figurait encore et celle de 1926, où il a disparu, devenu soudain, par miracle, inexistant pour les autorités. Par un sentier qu'aucun pneu Michelin n'avait encore dû profaner, j'ai atteint la maison où se trouvaient la femme et les enfants de Boudehen.
Une vieille femme, visiblement ahurie, s'éclipsa derrière un mur. Enfin, un jeune homme, à l'air sportif, s'approcha en sifflotant et me dit que personne dans le pays ne parlait français. Il me servit d'interprète et de guide, mais la femme Boudehen soit qu'elle ne voulut rien dire, soit qu'elle n'eût rien à m'apprendre, ne fut d'aucune aide dans mes recherches. Sans nouvelles de lui, elle vivait avec ses enfants, cultivait les champs, grâce à une petite pension qui lui était versée.
Boudehen devait être quelque part le long du canal de Nantes à Brest, région poissonneuse, fait important pour lui.... J'ai bien trouvé le canal sur ma carte.Pas un village indiqué, pas le moindre petit chemin pour conduire à lui....
(L'histoire VRAIE date de 1934.)
à suivre.......