blogs.fr: Blog multimédia 100% facile et gratuit

ROUDOUALLEC....

Blog multimédia 100% facile et gratuit

 

BLOGS

blog non officiel sur la commune de ROUDOUALLEC (Morbihan-56): 
passé, présent, imparfait....

blog non officiel sur la commune de ROUDOUALLEC (Morbihan-56): passé, présent, imparfait....

Blog dans la catégorie :
Actualités

 




Signaler un contenu illicite

 

ROUDOUALLEC....

ce qui fut la Clinique de Gourin....

 

 
     Il n'y a pas si longtemps, finalement, on avait une clinique disons médicale au centre-ville de Gourin. Mais aujourd'hui, elle n'est plus de ce monde. Elle a été démolie il y a quelques années pour laisser place à une entrée de parking et un parking, et aussi à un grand bâtiment à l'intérieur duquel la Mairie de Gourin a regroupé des associations à caractère plutôt social et paramédical.

     Cette ancienne clinique était alors propriété de feu le docteur Paul Lohéac, dont le nom restera à jamais gravé dans les mémoires locales pour avoir eu un rôle très difficile durant la seconde guerre mondiale, et pour l'avoir écrit dans un livre de bibliothèque que bon nombre de personnes ont lu et relu.

     Ladite clinique avait été également vendue par le docteur Lohéac à un groupement de cliniques régional et depuis, inoccupée longtemps, avait perdu de son lustre passé. Tant et si bien que rapidement, hélas, elle s'est trouvée désaffectée puis vidée et vide de tout élément médical et chirurgical. Les cliniques meurent aussi, parfois....

     Son nom était: la Clinique Sainte-Anne de Gourin. La population locale et du proche voisinage était bien contente de pouvoir compter sur cette clinique des premiers soins, si on peut dire; elle était ouverte 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 en cas de nécessité. On pouvait largement compter sur les médecins et le personnel soignant qui travaillaient dans la clinique. On avait l'impression de les connaître parce que la clinique justement se trouvait à Gourin et que Gourin, tout le monde connaissait et y venait si souvent pour de multiples occasions....

     Pour des maux plus "importants", on devait aller à l'hôpital plutôt qu'à la clinique. Et les hôpitaux, on en trouvait un non loin de là, à Carhaix, distante de Gourin d'une 20taine de kilomètres. De même, mais un peu plus loin, à Quimper, il y avait aussi un gros et assez vieil hôpital dans lequel on traitait des maux dangereux et difficiles. Parfois même, on pouvait être conduit jusqu'à l'hôpital Morvan à Brest, ville située dans le nord du Finistère. Ou à Rennes.... Ou à Nantes...

     La clinique Ste-Anne de Gourin était le seul bâtiment de la proche région à posséder un ascenseur qui, à l'époque, était une curiosité très curieuse! Si on avait l'opportunité d'y grimper, alors l'on se sentait quelque peu "favorisé" par rapport à celles et ceux qui n'y étaient encore jamais montés. Egalement dans la clinique, quelques personnes originaires de "notre" commune de Roudouallec y travaillaient, surtout dans l'entretien et même dans la partie proprement médicale en la personne de Mme Marie-Anne Christien, infirmière de son état. Les autres personnes étaient Mme Marie Jégou et Mme Marie-Jeanne Cozic, toutes les deux aides-ménagères dans les étages et dans les chambres des patients. Par conséquent, quand des personnes de Roudouallec se trouvaient "hospitalisées" à la clinique, l'on était bien vite rassurés grace à la présence de ces trois charmantes dames bien de chez nous.
 

 

Lili Gow....

 

 
Voici une photo plutôt ancienne, quand même, sur laquelle on reconnait tout sourire  feu Louis Le Goff, plus connu sous son nom breton de "Lili Gow", qui fut l'époux de feue Marie Breut-Le Goff, décédée il y a une semaine. A côté de Lili se trouve le jeune (à l'époque!!!) Jean-Luc Foret, l'un des petits-enfants de la regrettée Phine Poulichet "Phine Botaouer" de la route de Chateauneuf. La famille Foret a toujours des "attaches" à Roudouallec, rue de kastel dour ou route du manoir, comme on veut.
 

 

poufer' bras vi' morc'h....

 

 
.... la grosse marmite en fer pour les cochons....

       Pour cuire la nourriture aux cochons: de vieilles pommes de terre, des rutabagas, des betteraves et tous autres légumes du même genre à peu près, qu'on cultivait il y a bien longtemps dans les fermes. Et des "restachou", en somme....

       Comme on le voit sur les photos, il s'agissait d'éléments très volumineux,
en fonte:

- 4 pieds....

- un foyer dans lequel la fermière ou le fermier faisait et entretenait un gros feu de bois, pas de charbon....

- une large paroi de forme arrondie, en fonte elle-aussi....

- une énorme et lourde bassine, en fonte, posée sur cette paroi, façon "bain-Marie".

- une première partie de couvercle, ronde, comme un disque en vinyle 45 tours, une grande ouverture au centre....

- un couvercle en fonte, plutôt ordinaire, avec une poignée, couvercle qui achevait de recouvrir cet énorme chaudron.

       Ce "terrible engin" était installé dans un "kail" spécial car il dégageait une chaleur terrible et prenait beaucoup de place. On y ajoutait un gros tuyau et parfois des coudes, comme pour une cuisinière à bois et à charbon, de sorte que la  fumée puise s'échapper dans l'air, à condition que l'on ait fait une ouverture dans le toit de tôles recouvrant le "kail". C'est qu'il fallait penser à beaucoup de choses!!!

       Toujours notre chère et regrettée Anna nous avait raconté comment, jeune, elle avait vu les choses se passer....


       "- Dans le foyer de ce poufer' bras, on plaçait du bois, du "coat kozh", mais jamais de charbon car le charbon, il fallait le payer! Ce poufer' ne servait pas uniquement à cuire la nourriture des porcs; on l'utilisait aussi pour cuire les pots de pâté, de viande et d'autres conserves.

       Dans ces cas-là, il fallait disposer du foin ou de la paille autour des pots car en bouillant, ils auraient pu se toucher et se casser. Egalement, on y faisait chauffer de l'eau, tout simplement, avec laquelle on faisait un "plat" spécial pour les vaches venant de vêler: un savoureux breuvage composé de farine, de son, et donc d'eau chaude ou plutôt tiède. Ces vaches nouvellement mères, il fallait les sortir de la crèche "pour ne pas faire envie aux autres".... Et pour leur redonner un peu de forces, on ajoutait dans leur brouet de nourriture spéciale des tranches sucrées de rutabaga, quelques pommes de terre cuites, etc.... Dans la fermette chez Anna, on appelait ça: un barbotage.

       Une autre chose encore à laquelle on ne pense pas forcément: on se faisait la grande toilette corporelle à cet endroit-là, dans le kail ou se trouvait le poufer' car donc on y faisait chauffer de l'eau et on avait bien chaud! Alors, il fallait bien fermer la porte de ce lieu pour ne pas être "dérangé"...

       Cela arrivait assez souvent aussi que la  partie intérieure "cuve chauffante" se fende, se casse et devienne alors inutilisable. Il fallait par conséquent tout bonnement la changer et en acheter une neuve.

       "Nous, précisait Anna, on achetait les nôtres chez Jos Bleuzen, qui venait à la ferme les "poser", comme on disait alors.

       Jos faisait venir ces engins-là de la Fonderie du Pas, à Lanfains, dans le département des Cotes-du-Nord. Et c'était un sacré travail, après avoir utilisé ce grand poufer', car il fallait ensuite tout nettoyer!!! Oui, c'était vraiment difficile! Mais on y allait quand même, car il fallait bien!...On ne se posait même pas la question.

       Et puis la vie a évolué, les choses ont bien changé. Les coopératives se sont mises à fabriquer du lait en poudre, des bouchons d'herbe pour donner aux bêtes.... Il y a eu l'ensilage, que tout le monde doit connaître aussi, pour maintenant. Si bien que petit à petit, on a vu disparaître ces malheureux poufer' bras, dont certains, comme les bail-kik, sont installés sur des pelouses pour y accueillir des fleurs!!! Tu te rends comptes?????"

 
 

 

les gais lurons et le tarare....

 

 
       Anna avait vraiment beaucoup de souvenirs précis dans sa mémoire; comme c'est dommage qu'elle ne soit plus de ce monde pour continuer encore à nous les transmettre!!! Nous faisons ce que nous pouvons avec ceux qu'elle nous a laissés.

       Plusieurs personnes étaient indispensables autour du tarare. Il y avait tellement de choses à faire qu'un seul homme, qu'une seule femme ou qu'un seul enfant n'y serait pas parvenu: on ne peut être en même temps au four et au moulin. Avec un minimum de 3 personnes, on pouvait espérer faire marcher la machine plus ou moins bien.

       Les petits enfants se réservaient le droit et le devoir de porter à boire aux travailleurs affairés au tarare. En outre, l'on mettait de côté une grande bouteille de cidre bouché d'une contenance de 2 litres, que l'on débouchait seulement le dernier jour du battage et du passage de l'essentiel du grain au tarare.

       S'en suivait immanquablement le "Fest Peur-Zorn", la fête à danser et à chanter, sur l'aire à battre où tout ce monde avait sué pour que le grain nouveau soit bon....

       A cette époque-là, un charmant monsieur était connu et très apprécié dans la région, autant pour son dévouement au travail que pour ses dons de chanteur!! C'était le regretté Bernard Hémery, le mari de Jeanne Auffret qui habite au centre du bourg de Roudouallec avec l'un de ses fils François Hémery, dans la maison située exactement à l'angle de la rue de Gourin et de celle de feu notre lavoir (résidence Kerisole).

       Bernard était toujours "bien mis", comme on dit! Bernard ne manquait jamais de recouvrir la selle de son vélo avec son.... béret!!! Il était le frère de Nana Hémery, la femme de Cherm Nédélec, l'ancien boucher de notre commune.

       Donc, Bernard était bien apprécié, avons-nous dit, car il chantait!!!! Oh, il fallait bien le prier un peu, mais pas longtemps.... Bernard, de sa belle voix forte et juste, chantait à merveille sa chanson préférée:

 
"le chaland qui passe",

le grand succès de Lys Gauty en 1933.
 

 

les beaux tarares de nos ancêtres....

 

 
        Contrairement à son collègue le "bail-kik" qui, à la limite, sert encore de nos jours à orner certaines pelouses en tant que jardinière à fleurs, le tarare, lui, est hélas en voie de disparition pure et simple: on les a placés au fond d'une grange en se disant que peut-être qu'un jour, ça pourrait re-servir?? ou rendre service à quelqu'un??....

       Mais le temps passe, on oublie le pauvre tarare, il ne sert plus qu'à ramasser la poussière, il ne rend plus service à qui que ce soit. Parfois quand même, on le ressort pour des expositions de vieux métiers, ou carrément pour y mettre le feu et ainsi s'en débarrasser.

 
Ceci dit, qu'est-ce, au juste,qu'un TARARE?
 
      C'est une machine utilisée pour le vannage. On l'appelle aussi la vanneuse, ou le traquinet dans certaines régions. Il permet de remplacer le vannage manuel, qui se faisait par jours de grand vent avec un van, en jetant en l'air les grains fraîchement battus pour les séparer des impuretés que l'on appelait la balle.

       Notre regrettée voisine Anna nous avait raconté pas mal de choses à propos du tarare, du temps où elle était gamine dans une fermette du Finistère voisin.

       Le tarare était utilisé après que la faucheuse puis la batteuse avaient fait leur travail dans les champs de blé ou autres céréales comme ça. Le but était d'enlever les petites pailles rebelles que l'on appelait pélachou en Breton (l'ivraie), et aussi la poussière.

       En s'aidant de bassines et de grands seaux, on versait le grain frais dans une sorte de grand coffre, par le haut du tarare. Ah! On peut dire que ça faisait déjà beaucoup de poussière.... Tout cela se passait sur l'aire à battre, en plein air, pour des raisons que l'on imagine clairement. Le tarare était actionné manuellement en tournant une manivelle qui "sortait" de la machine par l'un de ses côtés.

       A l'intérieur, on voyait bien un grand "moulin" avec de très grandes palettes comme il est possible de voir sur des moulins à eau. En Breton, on appelle le tarare: un "vél'nille".

       Anna, notre regrettée voisine, nous précisait encore qu'à l'époque de sa jeunesse finistérienne, sa mère avait pour habitude de coudre les uns contre les autres des sacs vides de jute pour en faire une sorte de large couverture, qui était alors étalée sur le sol, sous le tarare, pour récupérer en de bonnes conditions, le bon grain venant d'être vanné par ledit tarare.

       Ce bon grain épuré était ensuite mis en sacs ou autre conteneur pour être monté au grenier et étalé sur le sol de cette remise, le temps de sécher durant plusieurs mois.Mais il ne fallait pas oublier, durant ces mois de séchage, de remuer tout ce grain étalé, en marchant dessus, en y donnant de nombreux coups de pieds, histoire de faire remonter un peu à la surface les graines qui se trouvaient "coïncées" dans les couches basses.

       Pour ce qui concerne le "pélachou", au fur et àmesure que celui-ci tombait sur la terre par une ouverture située au bas du tarare, quelqu'un le ramassait à l'aide d'un balai naturel fait de branchages de genêt ou de feuillage divers; et on en faisait un tas dehors, dans un endroit choisi quelque part dans l'aire à battre. Ce tas de pélachou devait rester là le plus longtemps possible, dehors donc, pour qu'il pourrisse et se transforme lentement et sûrement en ce que l'on nomme aujourd'hui du compost, ou rot'l en langue bretonne. Quant à la poussière, elle s'envolait à tout vent, sans autre forme de procès.

       Il y avait aussi une autre "sortie" dans le tarare, à l'arrière et un peu au-dessous, un peu comme un tiroir, dans lequel tombait le petit grain, c'est-à-dire vraiment les grains qui étaient bien plus petits que les autres car ils n'avaient pas eu le temps de mûrir, eux, et que l'on pouvait moudre pour en obtenir de la belle farine. Alors, ce petit grain, on le donnait aux poules.

       Ne restait plus que le "bon grain", que l'on re-étalait soit dans le grenier, soit dans un autre endroit disponible et sec.

 
********************
 
       On imagine la relative petitesse du tarare et le dose immense de travail à fournir pour un bien grand champs de blé, d'orge ou d'avoine! On ne pouvait pas passer au tarare tous les grains d'un même champ en une seule journée!!! Et en outre, il fallait penser aux autres cultivateurs qui attendaient leur tour pour passer eux-aussi leur grain! ou en tout cas, une bonne partie! au tarare.... Solidarité, partage, tels étaient les maîtres mots en la matière dans le monde des Paysans d'alors. Si bien que le tarare n'avait pas beaucoup de vacances. Sans oublier qu'il fallait une météo spéciale pour ce faire: pas de pluie, mais du vent!

      Ceux qui n'avaient pas assez d'argent pour avoir un tarare personnel, empruntait celui des autres; c'est normal et naturel. Alors, il fallait transporter le tarare dans une charrette tractée par un cheval ou une autre bête de somme.... Ah oui alors!! Quelle époque!!!!
 

 

Minibluff the card game

Hotels